Mes Amelhens

Terre d'espérance
Dessin de Max Siffredi

Tiré du livre
d'André Ackermann
récit d'une vie - récits de la Résitance
Vous trouverez dans ce site des extraits du livre
ainsi qu'une biographie de l'auteur en cliquant ici

AVANT-PROPOS :
Je n'ai pas la prétention d'écrire l'histoire de la Résistance.
Je ne suis pas historien. D'ailleurs il existe d'excellents ouvrages sur cette période même si certains comportent des lacumes plus ou moins graves, des omissions et un certain nombre d'erreurs...
J'ai donc écrit une suite de récits de ma vie de résistant, en négligeant volontairement des évènements pourtant vécus dont je n'ai plus un souvenir précis...
J'ai écrit ce livre parce que je ne pouvais pas ne pas rendre hommage à toutes celles et ceux qui ont combattu avec moi et m'ont apporté tant de chaleur humaine lorsque je fus clandestin et qu'ils ne savaient rien de moi qui n'avais plus droit à sa vraie famille, à son passé, à ses souvenirs.

Que tous mes camarades sachent bien que je n'en n'oublie aucun, ni les vivants, ni les morts et que je leur garde à tous une profonde et fraternelle affection.

Ce récit débute le 15 février 1941 :
Jour où j'avais mis à exécution une décision prise depuis l'annexion de l'Alsace....
Le 15 févirer au soir mon père me conduisit à Saales, village frontière, avec un camarade d'évasion...
Certes la frontière une fois franchie, la partie était loin d'être gagnée...
On se trouvait alors dans le département des Voges, zone interdite, puis il faudrait traverser cette zone sans papiers, en dépit des contrôles fréquents de l'occupant, avant d'arriver à la ligne de démarcation, au delà de laquelle la France n'était pas occupée par les nazis, mais administrée par leurs séides francais, c'est-à-dire le gouvernement de Vichy...
Passer la ligne de démarcation en février 1941 n'était pas une mince affaire.
D'un côté la zone occupée, ou plus exactement cette partie de la zone occupée décrétée zone interdite, qui aux abords de la ligne était truffée de gardes-frontière et de militaires chargés d'interdire le franchissement, et devenus de plus en plus habiles au fil des mois à veiller sur les points de passage possibles;
de l'autre, la zone non-occupée, que d'aucuns appelaient improprement la zone libre, alors que le régime de Vichy, l'Etat français, y faisait régner une contrainte toujours plus pesante à l'aide d'un appareil policier où brigades et tribunaux spéciaux exerçaient une répression impitoyable à l'encontre de ceux qui n'acceptaient ni la défaite ni le régime faciste.
Nous étions quelques uns, ce soir de février, à quitter Besançon par un car qui nous menait en direction de Mouchard et d'Arbois.
Nous allions un peu au hasard, sans savoir exactement comment nous pourrions nous en tirer...
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En quarantaine et présentation au Commandant Vigne :
Certains appelaient ça une quarantaine, d’autres faire ses preuves. Le résultat était le même.
En fait, pour éviter de laisser infiltrer la Résistance par un ancien résistant qui aurait trahi, tout évadé, et à plus forte raison, tout libéré, ainsi que tout résistant qui se sortait d’une situation difficile par des moyens qui semblaient douteux, en un mot tous ceux qui avaient vécu une situation exceptionnelle et s’en étaient tirés par des moyens difficilement crédibles, dont ils ne pouvaient pas apporter la preuve vérifiable, étaient soumis à quarantaine…
Au bout de quelques jours, je vis arriver Henri Sabatier, résistant de la première heure, jeune agriculteur à la Motte-sur-Rhône...
Henri était communiste. Il était en liaison avec la Résistance légale, mais aussi avec Fernand Vigne, plus tard le colonel Jacques que nous surnommerons Le Grand, et auquel je consacre plus loin un passage de mon récit. II dirigeait les équipes spéciales de la zone Sud, qui étaient une organisation comparable à celle des Bataillons de la jeunesse de la zone Nord.
Un soir, Henri vint me chercher, m’amena chez lui et me présenta Jacques.
Ce dernier écouta avec attention le récit détaillé de mes aventures, puis me dit qu’il serait très heureux de m’avoir dans l’une de ses équipes, après que j’ai, bien entendu, fait mes preuves.
La quarantaine dura peu.
Le temps pour nous de faire sauter un train sur le pont du Lez à Bollène...
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L'arrivée aux Amelhens :
Nous arrivons, Zézé ouvre la porte.
Il règne là dedans une ambiance du tonnerre.
On pénètre d'abord dans une petite cuisine qui donne par une large ouverture dans la salle commune. Il y a des poutres au plafond et une grande cheminée est en train de rôtir le dos de ceux qui en sont les plus proches...
Milou était né aux Amelhens, ses parents et ses grands parents y avaient vécu. La famille avait été nombreuse...
Marguerite était née à la ville, à Alès; elle avait eu beaucoup de mérite à s'acclimater aux Amelhens. Elle y imposait une stricte discipline, évitant à Milou les débordements que son penchant pour le pastis aurait inévitablement entraînés...
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